Oui, vous avez raison : je suis intarissable Au sujet de ces vents au sortir de la table Ou au cours d’un repas discrètement émis Et qui de notre corps sont les fervents amis !
Pourquoi donc tant rougir de l’humaine chaudière Fonctionnant à plein gaz telle un calorifère Et libérant des vents chauds et bien parfumés Que certains délicats ont horreur de humer !
Certains pets sont soufrés, souffrez que je le dise Même si votre nez, madame la Marquise Se fronce à cette odeur émanant des enfers Pour vous qui préférez l’odeur du poivre vert
D’autres pets insolents parfumés au méthane Risquent de vous chasser, quand vous ouvrez les vannes, Des élégants salons où vous traîniez vos guêtres Et où ne sont admis ni soufre ni salpêtre !
De la pétomanie, si vous êtes adepte Il vous faudra ôter les odeurs indigestes Pour les nez délicats ou peu habitués A ces relents grossiers qui vous vaudront huées
Des foules perverties aux senteurs hygiéniques Décapées aux savons et aux antiseptiques Si loin des vérités des parfums corporels Et s’acharnant à tuer le goût du naturel !
Et si les bruits aussi heurtent l’âme sensible D’un immense courroux vous deviendrez la cible Alors, n’insistez pas, exilez donc vos vents Dans quelque cabinet discret en un couvent !