Un délicieux repas nous amena chez elle. Elle y avait sorti sa plus belle vaisselle : Sur une nappe d'or, brillait la verrerie. Dans sa cage, à nous voir, le mainate sourit
Et lança, d'une voix qui se voulait légère, Mais rappelait plutôt celle d'une mégère : "Où il est, le oua-oua ?" et on lui répondit Cependant que le beau toutou frisé bondit
Vers nous en aboyant, ravi. Et l'on s'assit Au creux d'un bon divan. Christine nous servit. La musique était douce et les toasts savoureux, Voyez s'il en faut peu, souvent, pour être heureux !
Un parfum insistant de bouillon parfumé Venait de la soupière, et, humant ce fumet Nous évoquions en choeur la soupe, incomparable De Pauline, et ses plats, qui, autour de la table
Nous avaient tant de fois rassemblés. Et les coeurs Par la magie des mets, revivaient le bonheur, Oui, le bonheur d'antan, et ce repas était Comme un flambeau d'amour qui, dans la nuit, brillait...