La houle de son corps enflammait mes nuits blanches Et, bateau affolé, je tanguais sur ses hanches. Un vent de force dix poussait toujours plus loin Nos deux corps enlacés, qui épuisaient leur faim.
Navire aventureux, j’échouais aux rivages De la belle endiablée, et je faisais naufrage, Et je me démâtais, secoué par les flots Souvent impétueux, au gré des soubresauts
Qui agitaient ses reins, soulevaient ses cheveux, Voiles mouillées d’embruns aux parfums généreux Et que je respirais après maintes tornades Où je voyais luire ses yeux, couleur de jade.
La tempête expirait, nous laissant réunis Membres entrelacés et soudés pour la nuit…. Se déclenchaient parfois, aux senteurs de l’amour Des orages violents qui duraient jusqu’au jour.