Sur la plage là-bas, où tu pêchais l'ombrine Aux parfums de la mer et des bois d'orangers, Tu étais mon Pierrot, j'étais ta Colombine, Et au creux de tes bras, je venais m'échouer.
Les parfums envoûtants de la nuit africaine Nous incitaient tous deux à des jeux délicieux Je subissais ta loi, mais je devenais reine Quand je voyais monter le plaisir en tes yeux !
Souvent, après l'amour, à nos corps épuisés Par les mille folies de cette volupté Nous donnions la fraîcheur de la vague luisante Qui caressait la chair de manière troublante.
Le désir renaissait en nos coeurs aussitôt, L'amour nous dévorait. Revenaient au galop Cette passion brutale et ce plaisir violent Qui nous laissaient comblés, éblouis, haletants.
Sur la mer endormie, aux reflets scintillants On voyait des éclats jaillissant par moments : Ces soirs-là, les poissons pouvaient batifoler Car tu avais trouvé sirène en tes filets !