Me voyez-vous faire la fine bouche Et me gausser d’aussi peu de profit ? Ah que nenni ! Me vient l’eau à la bouche En vous cueillant, mes légumes chéris !
De vos saveurs je me fais une fête Relevés d’ail et de tendre persil Du pot fumant vous ferez la conquête Puis les gourmands vous diront : « Grand merci ! »
Simple repas mais combien délectable Car l’eau du ciel vous a tous baptisés Et le soleil s’invite à notre table Comment, par Dieu , peut-on vous mépriser ?
Vous n’avez plus l’ampleur ni l’abondance Des grands paniers offerts par cet été Qui oserait vous faire remontrance : On ne peut pas être et avoir été !
Si le jardin vers l’hiver s’achemine Pour au grand froid à jamais vous livrer Vous lui donnez encore bonne mine De vert et d’or en vos tendres livrées !