Une ombre passe, un mouchoir tombe Sur des pantoufles de satin L'amour se fait dans la pénombre D'où l'on s'enfuit dès le matin La vie s'enivre au vin des fêtes, Mais l'on marche vers son destin ! On joue un peu à la bergère Le Trianon croule de fleurs On voudrait une vie légère Qui coulerait loin du malheur La vie s'enivre au vin des fêtes Les louis d'or filent des mains On s'étourdit, on chante, on glose Mais...voici déjà le matin ? Au dehors,la colère gronde La populace est au palais Et l'on voit s'écrouler un monde Sans servantes et sans laquais Dans sa prison la Reine pleure Mais pour pleurer il est bien tard Elle écoute tomber les heures La bouche amère et l'oeil hagard Tout s'échappe de ses mains pâles On lui arrache ses enfants On coupe ses cheveux, on taille La toison autour du cou blanc On l'emmène, et sur son passage Ce ne sont que crachats et cris La dignité dresse sa cage Entre la Reine et ce mépris...
Marie-Antoinette fut guillotinée à Paris le 16 octobre 1793 à midi et quart. Le bourreau Sanson ramasse sa tête sanglante et la montre au peuple qui crie : Vive la République ! Vive la liberté !