Tu fus jadis radieuse en ta robe de pierre Que les mains de Doumè ont patiemment taillée Tu accueillis l'amour, en cette femme fière Qu'avait choisie l'ancêtre, alors jeune marié.
La ferme bourdonnait d'une vie laborieuse Et Maria y vécut avec son bel aimé. Quatre enfants étaient nés, et elle était heureuse Malgré la pauvreté qui la faisait trimer.
Sur le coin du fourneau, ou dans la cheminée, Le cabri embaumait quand Noël était là, Et le père mettait au milieu du foyer Une bûche à brûler pour chaque petit gars.
Le troupeau de brebis et une oliveraie, Une vigne perchée qui contemplait les cieux Et la chasse, bien sûr, que Doumè adorait, Etaient les seuls trésors de ces gens laborieux.
Mais ils vivaient heureux, accrochés à la terre De Corse. O terre ardente, île de traditions, Ils savaient tes secrets, tes antiques mystères Et ils parlaient de toi avec quelle passion!
Tous ces êtres sont morts, mais demeurent les pierres De la ferme superbe au maquis adossée. La main d'un petit-fils, aujourd'hui, est très fière De porter le flambeau hérité du passé.