Dans le tremblotement léger de la lumière Filtrée par les vieux oliviers Dors, chevrière dors Les chèvres sont au piquet Punies d'avoir été trop lestes Et de t'avoir bien fatiguée...
Ce troupeau bruissant de sonnailles Que tu conduis vaille que vaille Par les sentiers de la colline Sans cesse fuit et te taquine Est-ce le thym qu'elles mâchonnent Ou bien quelque plante friponne Qui les excite et les travaille ?
Tu les conduis vaille que vaille Mais s'en est trop pour aujourd'hui Place au sommeil, bien à l'abri Des vieux oliviers rabougris Qui ombrageront tous tes rêves Pendant que la bande, sans trêve Mâchonnera, l'herbe éternelle Qui remplit si bien les mamelles !