Du haut de mon balcon grand ouvert sur l'azur J'aperçois le village, et ses toits et ses murs, La coulée des maisons entourées de jardins, Tes pierres vénérées qui parlent du divin.
Ton fin clocher pisan est un doigt vers le ciel Et chaque paroissien répond à son appel Lorsqu'il tinte, joyeux au beau jour d'un baptême Où qu'il clame l'union de deux êtres qui s'aiment.
Aux ombres de la mort, tu ne peux échapper Et le glas tristement, parle des trépassés La foule vient prier à l'abri de tes murs Où l'espoir d'au-delà rend les cieux moins obscurs.
Qu'il est doux de penser que sur nous tous tu veilles ! C'est le son de ta voix qui, le matin, réveille Le chasseur impatient d'aller dans le maquis Débusquer "u signari" ou courir la perdrix.
Le pasteur isolé qui garde ses moutons Entend venir à lui la lointaine chanson De tes cloches d'airain qui lancent des prières Vers le ciel où l'oiseau se grise de lumière.
Tu rassembles à tes pieds le troupeau des maisons Immuable bergère au grand vent des saisons, Tu témoignes pour nous d'une foi très ancienne, Les siècles ont passé, tu demeures sereine.