Dans mes membre noués sous l’outrage des ans Je veux sentir monter en puissance la sève Retrouver les ardeurs de mes premiers printemps Et frémir sous le vent, porteur de tant de rêves !
Squelette misérable au sortir de l’hiver Perchoir pour les corbeaux riant de ma misère Je veux sentir gonfler sur mes branches tendues Les frais bourgeons tout neufs, triomphants et têtus !
Qui saurait mieux que moi arborer leur parure Écouter le frisson des feuilles dépliées Sous le soleil d’avril avide de verdure Avide d’un bonheur trop longtemps oublié !
Venez tous les oiseaux, venez les hirondelles Au -dessus de mon front je veux sentir vos ailes Et, grisé de vos cris , bercé par tous vos chants Célébrer le miracle éternel du printemps !
On a beau être un vieil arbre, on vit chaque printemps comme une renaissance !