Je venais près de toi, et tout contre ta tête Je respirais, émue, la forêt des cheveux Et ces parfums puissants de plantes et de bêtes Et de soleil, aussi. Je te savais heureux
De découvrir en moi cette Eve primitive Qui hume sans détour la peau de l’être aimé, S’enivre de ses sucs, et demeure captive De ces mâles senteurs, pièges insoupçonnés.
Je goûtais à ta peau, caresses vagabondes Et toi, libre chasseur, tu devenais ma proie Sous ma langue et mes dents se propageaient les ondes Du désir de tout ce que j’attendais de toi !
Les gestes suffisaient et aucune parole Ne venait entacher ces moments de bonheur Où le plaisir est roi, où la pudeur s’envole Où résonne, troublant, cet hallali des cœurs !