A ses pieds, une plage au sable gris velours Que la vague turquoise ourle jour après jour, Où le maquis épais enveloppe la grève, Où le vent parfumé vient murmurer ses rêves...
Devant lui, la Sardaigne estompe ses rivages, Les mouettes s'envolent et voguent les voiliers, Et passent les bateaux : il a vu des naufrages Aux côtes périlleuses où la mer a tonné !
Impavide et serein, il observe les flots. Le vent a façonné sa superbe crinière, La pluie et le soleil ont coulé sur son dos Créé dans le rocher sa silhouette altière.
C'est un lion puissant, qui sur le roc s'allonge, Que l’aube transfigure et que la nuit bleuit Les siècles ont passé pour lui comme en un songe, Le laissant à jamais contempler l'infini.