A vous traiter de con, Monsieur, je ne m’avance… Vous m’avez ébloui de votre suffisance Sachant parler de tout, en scandant vos propos, Portant la vérité comme on porte un drapeau, Foulant sans hésiter l’opinion des couillons, Au pied de vos idées et de vos convictions. Il monte en moi, Monsieur, l’énorme envie de rire Qui, si je l’exprimais, déchaînerait votre ire ! Juste un pétillement au fond de ma prunelle Pourrait vous intriguer, vous mettre sur la voie, Mais vous lancez déjà une autre ritournelle Et pour m’impressionner, vous donnez de la voix ! A quoi bon espérer troubler vos certitudes Je vous laisse planer : à si haute altitude On ne peut voir que l’aigle, et nous sommes moutons A vos yeux orgueilleux, pleins de satisfaction ! Plus impatient que moi vous fera la leçon N'hésitant pas, Monsieur, à vous traiter de CON!
Moralité :
Dire tout bonnement à quelqu'un qu'il est con Ne le convainct jamais, c'est une certitude... Sa connerie lui plaît, il en a l'habitude Il se vautre dedans, et de mille façons Vous démontre illico que c'est vous l'imbécile. Pour mieux vous le prouver il convoque en concile Tous les concitoyens qu'il a pu rassembler Se promeut orateur de la dite assemblée Mais commence d'abord par des conciliabules Pour mieux se rassurer et faire des émules Puis, très sûr de son fait, il harangue les foules Commande la hola, en de superbes houles Et vous vous retrouvez déconfit et sans voix Face au con triomphant qui vous montre du doigt!