Cet animal fouisseur au manteau de velours Honnie du jardinier qui la chasse toujours ( Car tout bon jardinier renâcle à l’accueillir Puisqu’il il veut, avant tout, et produire et cueillir ! )
La taupe en son jardin construit ses taupinières Faisant preuve toujours de mauvaises manières Détruisant les semis patiemment alignés Recueillant au matin des jurons indignés
On aplanit , rageur, ses odieux monticules Et pour l’assassiner , vraiment , on ne recule Devant rien ! Verre pilé, pétards et poisons Mais la taupe se joue de toutes trahisons !
Quoi ? Dit elle tout bas , mais quelle ingratitude ! Creuser des galeries c’est un travail bien rude En bas, ne voir jamais la lumière du jour Qui voudrait partager mon souterrain séjour ?
J’aère et j’ameublis tous les terrains ingrats Je mange vers taupins et d’autres vers plus gras Larves de hannetons et autres prédateurs Mais on n’a, envers moi, que mépris et rancoeur !
La guerre est déclarée contre la douce bête... Lors, à chaque printemps, on enrage, on s’entête À chasser le plus loin possible des jardins Celle dont on n’admet le travail souterrain !
Nota bene :
La bio diversité nous commande pourtant De tolérer chez nous ces hôtes déroutants ! Plantons dans nos jardins la couronne impériale, L’euphorbia lathiris... pour que Taupe détale !