Mais revenons un peu à vos festivités Et décrivez-nous donc la jeune mariée, Ses jupons froufroutants, son voile arachnéen, Son beau décolleté, ses souliers de satin…
Le jeune marié avait-il fière allure Endimanché, aussi, tout près de la voilure Et des gonflants jupons de sa tendre moitié Qu’il fit valser plus tard en écrasant ses pieds.
Mais avant de danser, il fallut bien manger ! Allons, racontez-nous, ne vous faites prier : Dites-nous les entrées et les feuilletés chauds Les vols- au vent légers, fourrés de ris de veau.
Dites –nous le brochet ou le saumon rosé Couvert de mayonnaise, étalé bien au frais Alangui sur des plats décorés de verdure Entouré de citrons et de tomates mûres.
Parlez-nous des gigots venus des prés salés Des pintades rôties à la peau bien grillée Et puis du trou normand qui enfin ravigote Et fait rougir le nez de la Marie-Charlotte.
Dites-nous le fromage au parfum capiteux Le Maroilles puissant, le Roquefort crémeux Et les vins ! Et les vins ! J’allais les oublier, Sans lesquels un repas se sent tout endeuillé !
Je compte sur vos soins pour les énumérer Mes papilles déjà en sont affriolées Et je devine aussi les toasts que vous portâtes Sans penser à vos reins, au foie ou à la rate…