Vous avez bien raison Philippe, de sortir ! Le travail n’est pas tout, il faut se divertir. Aller à une noce est vraiment délicieux : Unir deux coeurs aimants, bénir des amoureux !
Oui, qu’il est doux, vraiment de se rendre à la noce Plutôt que de partir vers de lointains négoces Et de perdre son temps en de vains marchandages Qui vous usent, vous tuent, et cela avant l’âge !
Je vous vois, cheminant dans votre bel habit Ganté de beurre frais, jaquette gris souris Chaussé de beaux vernis fraîchement achetés, Qui craquent en marchant et vous brident le pied.
J’espère que le temps fut beau, ensoleillé. Mais on sait que la pluie n’est pas à dédaigner : En tombant, ce jour-là, c’est gage de bonheur Pour les époux ravis qui unissent leurs cœurs.
Je vous vois, rayonnant au sortir de l’église Prenant dans le profond de la jaquette grise Des poignées de riz rond que vous avez jetées Sur les têtes émues des jeunes mariés.
Et la foule applaudit, et les enfants s’agitent. Les plus vieux invités aiment beaucoup ces rites Qui rappellent le jour où ils ont convolé Ces beaux jours du passé, à jamais envolés !
Plus d’un verse une larme en pensant à Manon Qu’il revoit à son bras, quand le gai carillon Au sortir de la messe a résonné, joyeux. O, comme ils étaient beaux et jeunes, tous les deux !
Manon est à présent une jolie grand-mère Qui a gardé son teint et une mine altière »Quant à prendre aujourd’hui sa taille entre deux mains Il ne faut y compter, » songe en ce jour, Germain !