Vous avez sali notre enfance et foudroyé nos plus beaux jours Et violenté notre innocence, Compromis nos chances d’amour, Aveugle horde meurtrière, soldatesque à sinistre croix Qui pend, qui fusille et inflige aux innocents l’ignoble loi.
Vous avez jeté sur nos rêves d’enfants heureux, d’enfants aimés, Le voile sombre de l’angoisse, endeuillant nos vies à jamais. On croit que les enfants oublient, Leurs yeux redeviennent limpides… On ignore que reste en eux la peur, la honte et l’indicible.
Nous retrouvons, hélas encore, la même peur, Les mêmes yeux D’enfants terrorisés : la guerre se déroule Sous d’autres cieux. Dans d’autres pays, le sang coule, les armes tuent, l’enfance meurt La soldatesque meurtrière Porte son œuvre de malheur!
On parle des horreurs du lointain Moyen-Age Où des hordes d’enfants parcouraient les chemins Volant, pillant, tuant même sur leur passage Pour un peu de chaleur ou quelque bout de pain.
Mais que l’on se retrouve encore, en nos années, Avec des dirigeants, des tyrans, des damnés Qui se servent d’enfants pour les embrigader Les poussant au combat, les forçant à tuer!
C’est pour nous, orphelins de guerre, une douleur Une brûlante plaie qui déchire nos cœurs, De voir que sont tombés en vain tous nos martyrs, Et qu’en ce monde fou l’horreur ne veut partir!