Nous marchions enlacés dans les ruelles sombres, Tes lèvres m'apprenaient la douceur des baisers, Ton corps frôlait le mien, me pénétraient les ondes De l'amour insolent qui m'avait foudroyée.
Mon coeur s'offrait, confiant, pourtant, j'étais farouche Jamais aucune main n'avait touché mes seins, Et tu m'as tout donné : les baisers de ta bouche, Et ce désir brûlant qui provoquait le mien.
Et la lune mystique épandait sa lumière Sur la vieille cité et ses rues endormies. Nous marchions, protégés par les grands murs de pierre, Un vent frais ramenait les senteurs du maquis...
Sur la place Porta, l'obscurité régnait, Mais dans la rue Borgo, brillait une lumière, Et montait une odeur sublime de pain frais Que cuisait au fournil le mitron solitaire.
Tu m'achetais un pain tout chaud et parfumé, Et après tant d'années, je n'ai pas oublié Le parfum de ce pain qu'au retour tu m'offrais... Sur mes lèvres, restait la saveur des baisers.