C'est une ambiguïté : sous le regard de Dieu, Cette île resplendit, o paradis sauvage ! Mais la folie de l'homme a enfoncé le pieu Dans le coeur de ses monts, et brûlé ses rivages.
J'ai parcouru un jourle plateau du CUSCIONE : Mes larmes ont coulé, quand j'ai vu le maquis Et les arbres tordus, dont la suave couronne Avait flambé, brandons d'un terrible incendie.
Sue le sol torturé, une poussière noire Endeuillait le plateau où jadis se pressaient D'inombrables troupeaux qui le soir, venaient boire A la fontaine ombreuse où le vent murmurait.
Et j'ai pris dans ma main cette terre martyre Qui a taché mes doigts, et que j'ai contemplée Comme le corps sanglant d'un ami qui expire Sous des coups assassins, hélas prémédités !