La tomate, au jardin, jalousait la citrouille De ses flancs rebondis elle enviait la splendeur Elle implorait le ciel,le vent, la pluie qui mouille De lui donner autant de sublimes rondeurs
Le soleil avait beau caresser la tomate Et la pluie ruisseler sur ses joues rebondies Notre solanacée en recherche d’épate S’épuisait à doper ses formes arrondies
Lors, elle s’essouffla en cette course vaine Se força, s’entêta et à la fin, maigrit ! La citrouille grossit, joyeuse en sa bedaine Sa voisine enragea, puis, amère, s’aigrit !
Soyons de notre sort heureux quoi qu’il advienne La jalousie, l’envie sont mauvaises façons Ne nous épuisons pas en concurrence vaine La citrouille, au jardin, nous fait à tous leçon !