Ah, l’avenir ! Faut-il parler de l’avenir, Faut-il y projeter tous nos plus vifs désirs Ou bien le craindre encore et le peindre de noir En écoutant les cris du monde en désespoir ?
Irrésistiblement poussés vers le néant N’allons-nous pas vers un terrible embrasement Entendez-vous les grondements de la mitraille Les hurlements des suppliciés dans les batailles ?
Non je ne veux penser à cet avenir-là Je le refuse et le repousse et le rejette Qui pourrait arrêter cet esprit de conquête Qui pousse les tyrans à armer tant de bras ?
Vouloir pour notre Terre un avenir de paix Vouloir qu’enfin l’on voit fleurir l’humanité Que cessent les combats et que sèchent les larmes Entendra-t’on un jour le silence des armes ?
Ferme un instant les yeux et mets-toi à rêver D’une planète bleue où régnerait la paix Les qualités de cœur seraient la vraie richesse Et l’on se nourrirait au pain de la tendresse
Paul Fort nous fit rêver de cette immense ronde Que tous les gens auraient pu faire autour du monde Et comme lui, nous continuons d’espérer Pauvres humains hélant toujours la liberté
Mais comme il est long le chemin, et sur la route O vois, les anges de la paix sont en déroute ! Larmes de sang sous l’horreur d’une pluie de feu Est-ce le monde, est-ce l’avenir que l’on veut ?