C'était un jardin clos entouré de hauts murs Et l'on y pénétrait par un portail d'azur Qui, en se refermant disait d'une voix tendre Des mots que seul le vent nous aidait à comprendre.
Les roses pomponnées étalaient leur parure Tout près d'une maison à la bonne figure Dont le toit soutenait la glycine charnue Qui aurait bien voulu aller fleurir les nues.
S'étendaient devant nous cent et mille parterres Que les fleurs embaumaient, jaillissant de la terre Glorifiant le soleil et adorant la pluie Menant leur sarabande aux confins de la nuit.
Les hampes des glaïeuls disaient aux dahlias : "Redressez-vous un peu, ainsi que l’hortensia, Les visiteurs sont là, voyez, qui nous admirent! Et vous, les rudbeckias, allons, il faut sourire !"
Les doux physostégias agitaient leurs clochettes En les tournant vers nous, et les pieds d'alouettes Paraissaient oiseaux bleus tout près de s'envoler. Le jardin se donnait au vent qui l’enjôlait,
Les oeillets embaumaient autant que la lavande Chacun, de sa beauté voulait nous faire offrande Même les papillons semblaient être des fleurs, Pétales satinés vibrant près de leur coeur...