La citrouille joufflue, pansue et fort fessue Offre son popotin aux caresses solaires « Ai-je bien vu, grand Dieu, aurais-je la berlue ? » Dit un poireau chenu contenant sa colère ...
Dans ce petit enclos où le bon goût domine On chuchote, on médit, on prend un air pincé On flétrit le culot de cette gourgandine La citrouille, à la fin, va t’elle être évincée ?
Le poireau est garant de la moralité De ce petit jardin au seuil de l’univers Tout y prospère ici, la limace et les vers En symbiose voulue pour la prospérité.
Une tortue, passant sous l’arche des laitues Un cou fort sentencieux, apaise les esprits : « Eh bien, mes chers amis calmez -vous je vous prie Les caresses ne font pas perdre la vertu !
Le soleil a raison de flatter l’opulence : La cucurbitacée fait honneur au jardin Vos sévères propos manquent fort d’élégance Vos jugements aussi, qui marquent le dédain »
Le poireau, interdit, s’incline avec sagesse La tomate rougit puis entre en contrition Il suffit de si peu pour créer l’allégresse ! Et la sage tortue regagne sa maison !
Motalité :
Sachons de nos propos maîtriser les outrances Modérons, s’il se peut, nos plus durs jugements. Considérons autrui avec plus d’indulgence Le monde, autour de nous en sera moins violent !