Pancraces d'Illyrie à la blanche corolle, O beaux cierges neigeux des asphodèles folles Rivalisant de grâce en contemplant la mer, La plage au sable gris, le rivage désert...
Les plantes du maquis sont l'encens de cette île Qui ne connut jamais d'hommes à l'âme servile: Envahie par les Grecs, les Romains, les Génois, Elle a gardé son âme et protégé sa foi.
Le sang a trop coulé sur cette terre sombre Qui garde la douleur des corps tombés en nombre : Les terribles combats marquent encor les coeurs Sauvages, et toujours prêts à venger leur honneur !
Aussi beau ce pays qu'insondables les âmes ! On s'approche de toi, on admire la flamme Qui brille dans les yeux des hommes insoumis, Qui lutteront toujours pour préserver ta vie.
Accueillant l'étranger, lui rendant même hommage Lorsqu'ils voient le respect dans le coeur d'un ami, Ils n'accepteraient pas qu'on vienne faire outrage Aux belles traditions et aux cérémonies.
Dans le mystère obscur des églises sublimes Montent les chants des hommes, et le De Profundis Semble venir tout droit des horreurs de l'abîme, Demandant pour les morts, l'accès au Paradis...
Villages souriants inondés de soleil, Le jour , vous paraissez sereins et immortels, Mais, lorsque vient la nuit, dans vos ruelles d'ombre On entend le passé qui surgit et qui gronde :
Le galop effréné des soldats sarrasins Venus en une nuit chavirer les destins, Les hurlements d’effroi au cours de ces razzias, Emergeant des ténèbres, on entend tout cela!
Mais, des pics de Bavella au lion de Roccapina, Passant par les vallées dominées par les cimes De la fière Alta Rocca, l'esprit des résistants, Venu de l'autre monde, inspire les vivants !