Et comme un ange blond, il a posé sa tête Sur ses bras repliés. Sa conscience s'endort. Etranger aux décors refroidis de la fête, Il plonge doucement et s'éloigne du port.
Autour de lui, la chair s'abandonne et s'attriste, Et l’ivrogne se traîne et la pute sourit, Gardant ses mains croisées sur ses cuisses d’artiste, Le visage défait et les lèvres pâlies.
Au fond, le ciel est noir et les oiseaux se figent La nuit est angoissée d’un silence de mort. Le dormeur, doucement happé par un vertige Tressaille dans le flot qui l’arrache au remords.
décembre 2003
Poème dédié au tableau de Claude Hardenne « Dormeur » Visible en la Galerie magique du site LESPOETES.NET