Passe un vol de pigeons à la mitan du ciel L'azur est en partance à ce bruissement d'ailes Et le regard dérive au frémissant appel Et la terre chavire en voyage irréel.
La montagne bascule au plongeon de l'oiseau Le maquis est si vert, et le soleil si chaud! L'air crépite et s'emplit d'éclairs intermittents Et l'éclat des fusils resplendit, triomphant...
Un songe de beauté à jamais foudroyé Un élan de bonheur à jamais arrêté, Et les gouttes de sang coulent sur le plumage De l'oiseau immolé au plaisir du carnage.
Le maquis est si vert et le soleil si chaud Une tendre beauté a disparu du ciel Et l'air a tout à coup comme un relent de fiel Quand se tache de sang la gorge des oiseaux...