En cuisine, où l’on s’émoustille Devant la fureur des fourneaux, Le ton monte, et si l’on babille, C’est loin des yeux du maestro Qui, coiffé de sa toque blanche Et les mains posées sur les hanches Commande les feux et les pots .
Dans cet enfer, oui, dans cet antre Où brillent haches et couteaux C’est en sanglotant que l’on entre Pour succomber sur le billot ! Qu’importe les vains soubresauts , Le sang répandu sur la planche, Ici l’on coupe, ici l’on tranche En deux coups de cuillère à pot !
Dans cette chambre des tortures Aucune tête ne perdure : Dans l’eau on est ébouillanté Dans l’huile on vous fait crépiter ! Loin du potager, de la brise Du chant des oiseaux familiers L’enfer pour vous va commencer... Tomates : on va vous cuisiner !