Reviendra-t-il le temps où sous l'abri de toile Nous dînions, insoucieux des ardeurs de l'été Le soir nous ramenait une tremblante étoile Nos rires s'élevaient, fusant en liberté...
Le matin rayonnait au bord de la piscine Et le grand bignonia projetait vers le jour Ses beaux doigts empourprés, que l’ardeur assassine Du soleil allumait comme aux flammes d’un four.
Les gabarres glissaient le long de l’eau paisible Voyage nonchalant par le flot balancé Souvenirs du pastel, or bleu , couleur sensible Qui revit au fronton des châteaux du passé .
Les vignes rebrodaient les courbes du paysage Et nous roulions, allant visiter quelques chais Où le Gaillac pétille et où il fait bon frais La journée s’écoulait comme on tourne les pages
D’un livre passionnant .Nous fîmes connaissance D’Eugénie de Guérin au château du Cayla Le rire de Maurice hélas n’était plus là, Les allées de grands buis déploraient son absence…
Sainte- Cécile un soir accueillit sous sa voûte Quelques chanteurs, pures voix d’anges radieux Alors quelques instants, nous nous crûmes aux cieux Et , le cœur apaisé, nous reprîmes la route…