Le rouge est mis: sur la table s'annonce Dans un bouquet la splendeur des étés Tu es lassée, aux sorties tu renonces Pour toi, amour, j'ai cueilli, attristé
Fleurs veloutées, feuillage d'améthyste Ce frais bouquet, qui veut te rappeler Ce temps lointain où ton pinceau d'artiste Dans la ferveur savait apprivoiser
Aux plus beaux jours l'éclat de la nature Printemps, étés, automnes flamboyants Pour qu'à jamais cette beauté perdure Dans un tableau témoin de ton talent !
Il est trop tard, et la main de l'artiste A renoncé à ses plus belles joies Elle s'étiole et son regard si triste Tourne vers moi ses prunelles d'effroi !
Mais que vois-tu à présent, mon pauvre ange Qui voile ainsi tes beaux yeux engloutis Dans ce néant qui à jamais dérange Ce doux bonheur où nous étions blottis !