Le comte Beau-Minet tient à garder son rang Il n'est pas chat de rue (ou du moins le prétend !) L'échelle des honneurs lui offre ses gradins Il culmine au sommet, là, vous le voyez bien ! Le « M » de Minet qui orne son logis En impose au passant incrédule et surpris ! Car les chats sartenais vivent sur un grand pied Et même chats errants, la noblesse leur sied...
Le jour les voit passer, superbes, nonchalants Trônant sur quelque mur où le soleil s'attarde Mais la nuit se remplit de leurs cris déchirants Lorsque l'amour survient pour tourmenter leur harde. Ils se changent alors en démons, possédés Par un désir violent venu du fond des âges Ne vous étonnez plus de les voir affalés Lorsque revient le jour et que, d'un air très sage Sur le vieux mur, fourbus, il lèchent leur pelage !