Il est petit pourtant, et n’a pas cette ampleur Des jardins qui sont fiers d’étaler l’opulence De leurs rangs au cordeau tracés avec rigueur
Mon jardin un peu fou n’obéit pas aux normes Il se veut rock and roll, bravant les traditions En un joyeux fouillis de feuillages énormes Il s’accorde le droit d’agir sans permission
Sous un épais paillis il plonge ses racines L’exubérance sied à son esprit frondeur La tomate sourit aux courges ses voisines Et la courgette croît en compagnie des fleurs
Tel poivron condamné en début de saison Rachitique et poussif lève soudain la tête La blette à ses côtés sans aucune raison Reprend de la vigueur, puis à grossir s’entête
Je suis toujours ravie par cette émulation Je vais, les remerciant chaque jour, rendre hommage A leur persévérance , à leur obstination Qui se rit des vents fous, des grêlons, de l’ orage
Je cours à mon jardin dès que pointe l’aurore Cherchant l’apaisement et la sérénité Dans ce petit enclos je te retrouve encore Car ton âme, vois-tu, ne l’a jamais quitté...
Mon époux décédé en 2010 adorait jardiner et je le retrouve chaque jour dans ce jardin qu’il aimait tant.