Il est aveugle mais, il se laisse bercer Aux tendres mélodies de la voix de sa reine, Au rythme régulier, musique souveraine De son cœur, balancier qui vient le caresser.
Il est aveugle mais, il peut déjà goûter Aux subtiles saveurs dont elle le nourrit Et on le voit heureux, car souvent il sourit Découvrant pas à pas d’intimes voluptés.
Il est aveugle mais, tout au bout de ses mains Qu’il ouvre, papillons légers ombrés de rose S’offrent de chauds tissus et palpitent des choses Qui seront à jamais gravées dans son destin.
Soudain, il a compris qu’il devait la quitter, Et ce raz-de-marée qui le pousse et le presse L’arrache au nid si chaud, berceau de la tendresse, Et « il voit », par amour et par « né-cécité ».