Forêts de mon enfance où revient ma mémoire, Grandes forêts de pins où le vent s’enivrait De l’odeur de résine, où le coucou chantait, Annonçant le printemps auquel on pouvait croire
Puisque l’oiseau têtu sans cesse nous disait Qu’il l’avait aperçu, couronné de pervenches Et paré de muguet, dont les clochettes blanches Dans les jardins émus, sans fin carillonnaient.
Forêts de mon enfance où l’été se donnait Des airs de grand Midi dans le chant des cigales, Où les pignons tombés faisaient notre régal Qui nous poissaient les doigts, et qu’on se partageait.
Et nous nous poursuivions à travers les fougères Découvrant la senteur sauvage des forêts Passant de la pinède à la châtaigneraie Où, septembre venant, et ses brumes légères
Nous irions débusquer la bonne chanterelle L’oronge recherchée, le cèpe de Bordeaux Dont nous apercevions, de loin, le brun chapeau Tandis que dans les prés dansaient les coulemelles.
Mon enfance lointaine aujourd’hui me revient Au détour d’un été bruissant de sauterelles, Et je vois une enfant jouant à la marelle Ecoutant l’océan au souffle des grands pins…