Vais-je donc le franchir ce passage sacré, M'embrumant de tes mots, m'enfonçant aux halliers De tes bois, bleus de nuit, bleus du coeur, bleus de l'âme. Transporte mes émois, ô plume épithalame!
Je veux les noces d'or, fussent-elles de sang Arrachées aux dénis de ce corps frémissant Entrer dans le jardin où règne Poésie Poser sur ses genoux ma figure éblouie
Tu t'abreuves déjà aux fontaines divines Il pleure de ton oeil des larmes cristallines Ta plume déhiscente est fichée en ton coeur Se subliment les mots au feu de la douleur
Et pourtant, du bonheur, devraient pouvoir éclore Des pages effleurées au rose des aurores, Des suppliques d'encens, volutes vers le Beau Mais je reste arrêtée aux barrières des mots...