A découvrir l’amour, je l’initiais un peu : De ses quinze printemps j’étais respectueux, J’avais un an de plus, et assez d’expérience Pour ne pas brusquement blesser son innocence.
Afin de conjuguer le joli verbe aimer Je lui donnais des cours, qu’elle semblait priser, Où elle se montrait une élève assidue Dont les progrès subits me laissaient éperdu !
Une active araignée, là-haut tissait sa toile Pendant que nous pensions atteindre les étoiles, Elle, à qui j’apprenais les degrés du plaisir Et moi qui succombais humblement au désir…
Sous le toit du grenier, la chaleur de l’été Faisait danser parfois, dans un rai de lumière, Le mirage doré de ces grains de poussière Qui donnaient aux baisers un goût d’éternité.