A conjuguer le verbe aimer N'avons-nous pas l'air obsolètes ? Le chat qui vaque à sa toilette Fait les gros yeux, Me trouve bête
Le regard aigu de mon chat Qui m'interroge Met à mal cette belle prose : « Aimons-nous donc Les uns les autres »
Lors, je reste à m'interroger ( Il se pourlèche...) Et je sonde mon cœur aimant Et ma morale évidemment Je suis perplexe !
Faut-il devenir animal Et renoncer à l'idéal Qui nous fit vivre Je consulte fébrilement Toutes les pages du journal Et mon moral est mis à mal C'est plutôt triste !
Des enfants victimes du MAL Des femmes battues, pauvres âmes Le « normal » d'une vie de drames Etalée pages après pages Mon cœur saigne Et geint doucement
Mon chat se lèche, indifférent
J'allume alors cette télé Boîte à malheur de nos soirées A la une : du sang qui coule Des potentats brisent les foules La guerre se niche en tous lieux La France vacille, arc-boutée Sur ce socle de liberté Qu'on s'acharne à déboulonner …
France, France ainsi outragée Mon cœur pour toi est indigné Il veut sortir de ma poitrine Il est bien lourd Je le retiens
Le chat me contemple, serein !
Je me sens condamnée à vivre A souffrir Epousant peines, humiliations Douleurs , avec indignation ( Je pratique la compassion Ce peut être une religion ! )