De cet accent chantant dont tant et tant se gaussent Je tire ma fierté C’est l’accent des marchés au truculent négoce Sur la place étalés
C’est l’accent des mémés à la langue véloce Et parfois acérée C’est l’accent des mamans qui crient après les gosses Pour mieux les ramener
C’est l’accent des paysans , c’est l’accent de la terre Qui roule ses cailloux Sous les pieds trop souvent ancrés dans la misère Du Blaise et du Jacquou
C’est l’accent qu’au berceau j’entendis, quand, naguère L’aïeule me berçait C’est l’accent qu’ en son cœur, dans le fracas des guerres Le soldat entendait !
C’est l’accent de tous ceux, celles qui m’ont fait naître Le langage sacré Dont l’accent ressuscite à jamais les ancêtres Que je veux honorer !