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Meriem BEKKALI

Où es-tu chère poésie ?


Où es-tu chère poésie ?
Où es-tu, ô toi mon vin généreux et pur de mon âme ?
Pourquoi tu m’as quittée ?
Où habites-tu et qui es-tu ?

Es-tu moi quand je deviens un enfant qui joue et s’amuse ?
Es-tu présente quand les portes se ferment et absente
quand tout s’ouvre ?
Es-tu une image, un sentiment, un sommeil
ou d’ardentes braises ?
Qui es-tu chère poésie pour que je te désire ardemment
comme si tu étais l’amour unique et le plus grand ?
Serais je ton poème, serais-tu le mien ?

Tel que je le ressens, je suis la poésie, la larme,
l’eau miroitante, l’univers.
Alors qui es-tu chère poésie ?
Es-tu un poème parmi les miens ?
Ou une solution ontologique qui part et revient ?
Es-tu pour l’âme la lune ou le tombeau ?
Es-tu l’aube pour la goutte de rosée
ou une goutte de larmes ?

Qui suis-je et qui es-tu chère poésie ?
Pour qu’un matin tu sois une goutte d’eau
Et moi la mer ?
Et pour que le soir je devienne un grain de sable
Et toi la fleur ?
Qui es-tu chère poésie
Pour que, chaque jour, j’agonise
mille fois dans ton absence
Comme un amoureux consumé par la dureté et la rupture ?
Suis-je pour la mer le flux et toi le reflux ?
Suis-je une présence et toi une absence ?
Ou, du temps de la laideur, nous sommes tous les deux :
Une beauté consumée par la défiance ?

Ne me quittes pas, ô chère poésie !
Ne sois pas infructueux, ô toi arbre de l’amour !
Redonne à mes yeux le chagrin des larmes
Et la joie de la brillance.
Viens m’assister, ô chère poésie,
Si la grossièreté s’arrête dans mon gosier.
Si les esprits n’arrivent pas à te concevoir,
Sois pour moi l’asile.
Et si la laideur cherche toujours à me nuire,
Sois pour moi l’haleine.