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Meriem BEKKALI

Conversation de l'ombre et du soleil.


O ma mémoire : sursois au songe.
Accorde-moi le temps de m’adonner à un échange
Gourmand de mes blessures, violateur de mon silence
Qui, chaque nuit, me désire ardemment et me dit :
« Tu as attendu la mort, une nuit,
pourquoi pas celle-ci ? »

O ma mémoire : éloigne de ma vue l’émulation
du premier poème,
Avec elle, la mort est venue me demander
une descente dans l’arène.
Elle me dit : « tu as douté un jour
de la capacité divine ?
Mon dos au mur : « quand je t’ai attendue matin
et soir et pleuré avec Darwich
Une langue qui cherche ses siens, ses conteurs
et se jette dans les dictionnaires.
Quand j’ai vu mon âme comme un tombeau
qui ne s’ouvre que pour toi et attendu la mort
d’un conteur pour te voir dans son cadavre.
Quand j’ai suivi les pas d’un fou pour joindre
ma folie à la sienne et grimpé des montagnes
pour pleurer sur ses sommets.
Quand les objets de cet espace ont failli me crever
les yeux après avoir flurté avec un mur blanc.
Quand des poèmes silencieux allaient m’étrangler
et un sentiment m’a transformé en un rêve.
Quand des espaces m’ont habité pour bombarder
Les nids des sacres et m’exiler dans mon âme
qui essaie toujours de retrouver les yeux qui
Sont allés à la recherche d’une place
parmi « les trônes des jambes ».

Oui, le son de la pluie m’assemble
à l’enfance prolongée dans le silence.
Le son de mon poème s’élève pour étreindre
le coucher du soleil.
La roche me renferme, les vents m’ombragent.
Ma tête qui touche l’écume de la mer entourée
du givre du ciel, salue le corps allongé au sein des feuill
Ma peau tombe sur terre tel un tissu soyeux et blanc.
Mon âme se dirige vers l’horizon.
Un fût en fer me tient par les lombes, me soulève
pour me faire passer par
Où se rencontrent les montagnes.
Mais rien, rien ne m’arrache à cette veille.