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Mauriane ALVAREZ

Le sang des Borgia.

Salut à vous, vieil homme dont les jours sont comptés,
Je voudrais vous dédier cette lettre offensante
Que j’eu peine à écrire, tellement j’ai pleuré,
L’empreinte de mes larmes en est restée présente.

Assassin ou héros, meurtrier, ennemi,
Qu’importe votre rang, qu’importe votre place,
La Solitude aimante qui partagea mon lit,
Nous ressemble à tous deux quand nos ombres s’enlacent.

Devant quel mausolée, devant quelle tourmente,
Aurais-je encore le droit de vous damner, mon frère ?
Cardinal, ô serpent dont le venin me hante,
Devant quelle statue apprendrais-je à me taire ?

L’amour incestueux que je vous ai porté
M’a peinte aux yeux de Dieu comme ignoble diablesse,
L’inconstance, la mort, la vertu sont mêlés,
Qui vous pardonnera d’avoir aimé Lucrèce ?

Qui vous pardonnera, dans cette nuit sans lune,
D’avoir prier Satan en des moments si sombres ?
Le vent sur mon visage, le sang sur les dunes,
Font entrevoir des cieux qui n’ont même plus d’ombre.

Par pitié, venez, avant que je ne m’échappe,
Et je me livrerai à vos très saintes mains,
Immolez votre Roi, immolez votre Pape,
Nous sommes déjà si bas, pourquoi donc faire le Bien ?

Je me nomme complot, trahison et piété,
J’ai les yeux du Seigneur, le cœur de Belzébuth,
Et malgré cette croix que je me dois porter,
A quoi bon me lever, car toujours Borgia chute.