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Martin CODRON

DANS LA RUE

Sur le trottoir humide des traces de pas
Menant dans le refuge de vies anonymes,
Un vieux réverbère éclaire un vieux vespa
Qui a parcouru de la route depuis Nîmes.

Des travailleurs fatigués monte dans un car
Pour eux c’est une autre journée qui commence
Pour ces ouvriers, employés et autres smicards
Qui ne sont que chiffres pour les rois de la finance.

Des amoureux s’embrassent sur un banc public
Se serrant transi en luttant contre la froidure
Pour eux Amour n’est pas devenu Arsenic
Car il n’est pour l’instant que soleil et verdure ;

Des lycéens parlent, en autre, de leurs cours
Tout en maudissent leurs professeurs trop sévères
Ils les ridiculisent dans des calembours
Mon dieu que les enfants sont devenus vulgaires.

Des affiches du Fascisme National
Recouvrent un mur qui peu à peu tombe en ruine
Les gens ne regarde même plus ce banal
Rempart sortant à peine encore de la bruine.

Dans un café s’engouffrent les premiers alcoolos
Autour du zinc fusent les histoires salaces
Les blagues qui font marrer les rigolos
Déjà la fille qui vend le tabac s’en lasse

Et moi je suis debout, baillant, et je t’attends
Regardant ces scènes de vie quotidiennes
Essayant de ne pas en perdre un seul instant
Car la vie est une telle tragi comédienne.