Sur tes lèvres charnues, j'ai cueuilli la rosée. Que la pluie avait déposée, à l'aube levée. Quelques notes fraîches après cette nuit étoilée.
Ces moments rares, qu'amants, on peut s'offrir. Sous tes satins et tes dentelles, j'ai pu découvrir. La vie qui grouillait sous ton nombril. Sous tes airs de demoiselle, j'ai trouvé l'amour. Et, ceci, tu le sais depuis avril.
Pourtant ma beaté, il me faut partir. Demain, octobre sera là, et l'automne à venir. Je dois, même si je préférerais rester avec toi. Je dois te quitter avec regrets certes, mais moi. Je peux te dire que ces semaines ont comptées. Plus que je ne pourrais, hélas te le dire.
Je sais que le constat est amer. Crois bien que je le regrette, mais elle, la mer. Comme tous les marins est ma maîtresse. Vaut mieux que je te le confesse.
Tu trouveras cette lettre, je n'ai pas eu le cœur. De te briser maintenant ton bonheur. Comme un lâche, je m'en vais au vent mauvais. Mais je veux que tu saches que j'emporte avec moi. Ton souvenir et la joie que m'a procuré cette merveille.
Je t'embrasse ma belle à tout jamais. N'ai pas peur, je reviendrais dans quelques mois.