Le vent a profité du reflux pour remplir sa plage de doléances Il a tant écrit, qu'au matin venu, fatigué, il dut fuir de toute urgence La marée montante furieuse claquait ses vagues écumeuses de colère Elle insupportait ses graffitis mielleux, de l'immensité elle se disait Mére ! Mais l'Amour qu'avait le vent pour le sable était insubmersible Il fit mine de se cacher derrière les dunes pour mieux pointer sa cible Il ignorait vers quelle infortune ses agissements l'emporteraient L'ire de Neptune atteignait son apogée et toutes les digues s'écroulaient ! Les grains blonds et chauds qu'il soulevait peu de temps avant avec une folle passion Devenaient des tapis d'immondices de débris de saletés, bref une fange d'humiliation. Le vent tomba secoué par ses sanglots, honteux de sortir vaincu de cette bataille rude Sitôt puni par son Maître Eole: il fut condamné à s'essouffler sans fin autour du triangle des Bermudes...