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Maria Carméla Duhin-Carnélos

L'incompris



S’enfermer dans sa bulle et regarder le monde
Ou s’en détourner mais le savoir à la ronde
S’en rapprocher si le désir se fait sentir
Juste un temps comme à la symphonie le soupir.

S’isoler n’importe où quand on le veut soi-même
Ce n’est pas être seul puisque quelqu’un vous aime.
L’ami, le parent puis un jour l’amoureux fou
Après la pause on y revient tel un jaloux !

Ce n’est qu’une solitude momentanée
Une source où l’on boit des petites gorgées
Pour bien plus apprécier l’être qui vous attend
Se délecter de la tendresse de l’amant.

Quand ces douceurs s’inscrivent dans les souvenirs
Quand l’un des deux, reste et que l’autre doit mourir
L’on maintient le gouvernail avant la détresse
Pour freiner le sablier car plus rien ne presse.

On s’accroche on prie pour qu’apparaisse un miracle
Dans la tête un ouragan souffle une débâcle.
L’on est seul avec l’autre qui n’a que des maux,
Seul avec un être qui ne dit plus un mot.

Un soir l’on reçoit la sentence du destin
Une gifle assénée sur la joue du vilain
Qui sursaute alors en plein ensommeillement
Un coup dur qui met l’engrenage en mouvement.

C’est ça la définition de la solitude
Des cantiques, des discours dans la foultitude.
Puis l’on revient sur les lieux près de la comtoise
Tel un prisonnier dans sa geôle et son ardoise.

Là, face à soi, l’on prend conscience de l’absence
L’absence irréversible installant la méfiance
La méfiance des regards et des jugements…
Juger quelqu’un sans imaginer son tourment !

L’on ne trouve plus personne à qui se confier
Car nul ne comprend ce qu’est perdre sa moitié.
Quand, au bout d’une vie tout se brise en un soir,
L’on devient « l’incompris » qui tait son désespoir.

Maria Duhin
Samedi 16 avril 2021. Pleine lune.