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Mahdaoui ABDERRAOUF

Fantasme.


Dans l’acte sexuel,
Ce qui m’importe,
C’est être en elle.
Rester à la porte
Est un véritable drame ;
Je le jure sur mon âme.
Quand je pénètre,
Il me semble qu’à chaque fenêtre,
Des femmes jeunes et belles
Appartenant à la ville rebelle,
Qui est toujours debout,
M’acclament en agitant leurs bras
Avec un mouchoir au bout,
Me promettant à chaque pas,
Et leurs nuits et leurs corps.
Je suis à cheval et j’avance encore.
J’arrive sur la grande place
Et, là, mon sang se glace.
Plus rien ne bouge.
Au milieu coule une fontaine
Et l’eau coule toute rouge ;
Elle a l’odeur de la haine.
La forteresse qui s’est rendue
Non sans avoir résisté,
En se voyant perdue
A préféré ne plus exister.
Plus personne aux fenêtres
Ni dans les rues
Ni dans les maisons peut-être.
Les clameurs de la bataille disparues,
Il me reste ce goût amer de l’inachevé
Et cette impression de déjà vu.
Je me sens pris au dépourvu

Et pourtant, je me sens captivé
Par le spectacle de la cité en flammes.
Puis je suis intrigué par le souvenir
De tout à l’heure, avec toutes ces femmes
Qui ne cessaient de m’applaudir
Je ne sais ce qu’elles sont devenues.
A chaque coup c’est la même déception
Et je me relève mal de ma déconvenue.
Alors, je remets à plus tard mon expiation.