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Mahdaoui ABDERRAOUF

Eloignement.




Le jour de mon départ déjà, je redoutais mon éloignement.
Mes proches et tous les témoins de mon avènement
Ont vainement tenté de me faire renoncer à mon dépaysement.
Moi, j’étais décidé à partir vers un grand changement.
Marre de ces conditions qui échappent à tout entendement.
Marre de cette vie de privation et de dénuement.
Je voulais moi aussi avoir ma part légitime d’éblouissement
En posant les pieds sur ce sol aux recrutements.

Malgré toutes mes craintes ; malgré mon déchirement,
Je fanfaronne en promettant de revenir tout bonnement
Avec ce qu’il faut pour acheter un superbe appartement
Ou bien de la terre pour construire sur tout un lotissement
Une de ces belles villas dont les propriétaires du moment
N’ont aucun regard pour leurs voisins, faibles économiquemen

Je n’oublierai jamais les larmes qui coulaient abondamment
Sur les joues de celle qui avait promis de m’attendre patiem
Jamais . . . Jamais je n’oublierai cet atroce sentiment
Qu’éprouve l’orphelin abandonné dans son triste cheminement,
Mais j’étais résolu pour mon long et sévère bannissement
Même si ma partance était vécue semblable à un vrai arrachem

Dehors, autour de la voiture, des femmes et des garnements
Etaient agglutinés, attirés par la curiosité dans l’énerveme

Me voilà sur le port ; c’est un beau jour pour un recommence
Sur le quai, au milieu de la foule, j’embrasse ma tante le p
En pleurant avec elle et en la rassurant avant l’embarquemen

Le bateau quitte le port sous les cris et les applaudissemen
La traversée s’annonce calme avec la clémence des éléments.

Me voilà en Europe ; ce continent prometteur d’enrichissemen
Dés mon arrivée, j’assume plus ou moins courageusement
Et la nouvelle vie qui m’attend et mon téméraire déplacement
Le plus urgent dans l’immédiat, demeure mon placement.

Il y a dans la ville me dit on, des possibilités de logement
Des cousins arrivés depuis bien des années, ont su habilemen
Faire leur trou et leur fortune dans la cité aux divers arra

Je suis déçu et anéanti lorsque je constate le surencombreme
De la piteuse pièce où des lits superposés dans leur alignem
Me font penser à tous leurs occupants entassés misérablement

Et là, je comprends . . . Tout n’était que mensonges décidem

Quand les immigrés rentraient en vacances avec leurs cliquèt
Tous ceux qui les croisaient enviaient bien sûr leurs orneme
Ces fourbes n’avaient aucun scrupule dans leur flamboiement
Quand ils allaient partout se pavaner avec morgue et indécem
Montrer leurs récentes possibilités et leur nouvel accoutrem

Dans leurs récits, là-bas, tout était facile infailliblement
Le travail ; le logement ; les femmes et l’argent indubitabl