Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Mahdaoui ABDERRAOUF

Après l'amour.


En cette nuit douce et câline,
La belle enfant dort
A moitié dévêtue et opaline,
Le front ceint d’une couronne d’or.
Sa blonde chevelure traîne sur l’oreiller
Telle une gerbe de blé ensoleillé.
Moi, pas loin, j’admire ce corps ;
Je suis en extase et je remercie encore
Cette beauté étalée qui m’a été offerte
Si adorablement et si affectueusement.
Je céderais à l’envie de ce moment
Pour embrasser la bouche entrouverte
Si je ne craignais pas de troubler son sommeil.
Je caresserais ses cuisses laiteuses ;
J’effleurerais son ventre pareil
Et je la rejoindrais sur sa couche ouateuse
Si je ne craignais pas de causer son réveil.
Tandis que la délicieuse enfant dort
Moi, je n’éprouve aucun remords ;
Ravi et fier de mon appareil,
Je me félicite et me remémore
La chaleur et la douceur de sa peau ;
La force insoupçonnable de ses bras ;
Les plaintes répétées du matelas ;
Sa nuisette bleu profond devenue oripeau ;
Nos chaudes étreintes coupables ;
Ses ongles me labourant le dos ;
Ses cris étouffés et ses sanglots ;
Ses griffures pardonnables ;
Ses larmes silencieuses d’angelot ;
Mes craintes mêlées de propos ballots ;
Le bonheur dont je lui fus redevable
Quand je l’avais tout contre moi ;
Quand j’avais les draps froissés ;
La lampe et l’abat-jour cassés,
Pour seuls témoins de mon émoi.
La belle enfant dort
Du sommeil de l’innocent
Pour se remettre de tous ses efforts;
Moi, je la regarde et je trouve décent
D’accepter son merveilleux cadeau venimeux.
Avant d’arriver à la chambre ;
Pendant le jeu de la séduction,
Elle jouait avec ses cheveux couleur ambre,
En me disant que je devais faire attention ;
Que je devais enlever cet air peureux.
J’étais parfaitement prévenu :
Elle voulait bien me rendre heureux,
Mais la blâmer serait mal venu
Parce qu’elle n’est pas du genre à s’engluer.
La belle enfant dort toujours
Et il va bientôt faire jour.
Moi, j’attends son éveil pour la saluer.
Après, je m’en irai reconnaissant,
Emportant son sourire attendrissant.
Je m’en irai non sans résipiscence
Et le cœur mendiant la clémence.
Néanmoins, cette nuit exceptionnelle