La vie n’est qu’un rêve, l’amour qu’un jeu, Deux farces du temps dans son feu marbré, Il passe, souriant, parmi les cieux, Vers d’autres récits, ailleurs inventés.
L’amour, flocon blanc, fond dans ma paume, La vie s’élance comme vol de pigeons, Les désirs nous perdent, pauvres fantômes, Au cœur scarifié de leurs illusions.
Nous vivons en statues, sans visages, Et nos silences portent nos prénoms, Quand la terre nous rappelle à son langage, Le vent reprend l’étoffe de l’illusion.
Les poèmes s’égarent en métaphores, Et les chaînes de larmes créent l’art, L’idée se brise dans des amphores, Sous la chapelle du hasard.
Pourquoi Dieu créa-t-il tant de nuit Que mille soleils n’osent dissiper ? Pourquoi rêve, amour, ce goût d’interdit ? Et pourquoi pas ? murmure l’éternité…
Les constellations, comme gares désertes, S’éloignent dans l’éther d’un vieux mystère, Mes chevaux bleus traversent l’ombre ouverte — La plaie d’argile cherche sa terre.
La vie est scène vide, silence trop long. Tout ce qu’on aime part avant l’heure. Seule, j’efface le dernier maquillage, Pendant que les moulins broient ma douleur…