Comme ceux qui rêvent, éveillés en plein jour, Les yeux ouverts à leur désespoir, J’ai eu, cette nuit, un moment de détour Dans un étrange flux de mémoire.
J’ai vu mon double, un fusil à la main, Dévastant tout dans sa cohérence, Et je me suis dit : pauvre humain, Comment peut-on te voler ta conscience?
J’ai revu ma vie, résumé provisoire, Longuement retouché, sans remords, Une fiction sincère à revoir Dans les marges du sort.
Puis j’ai pris le marteau de l’autre moi, J’ai frappé le miroir, sans détour, En quête d’un Quo Vadis en émoi, Pour survivre, au-delà des jours.