À chaque pas, des amours vides et criards Hurlent leurs colères sans lumière. La Grande Ourse gronde dans le hasard, Moi seule, j’hésite entre les hémisphères.
Les arbres s’inclinent, pleins de neige, Mon chemin fume et serpente à l’ouest, Puis retourne, tel un manège, Dans cet inceste d’univers céleste.
Les fleurs se fanent, les couleurs s’éteignent, Et les esprits fous se perdent sans trêve. Mon corps d’argile ploie sous les peines, Ce que j’ai cru n’était qu’un rêve.
Mon plus fidèle ami reste la douleur, Je n’attends plus rien que quelques vers Qui errent, échos de mon cœur, Dans les rues d’un monde à l’envers.
Parmi guerre, amour, haine et délire, Je me demande, comme Villon parfois, Où sont parties, dans leur dernier soupir, Les neiges d’antan, froides et sans voix…